← Retour au dossier

Conclusion : une bascule historique

Le lancement de Resident Evil Requiem sur Switch 2, en simultané avec les autres plateformes, n’est pas un simple événement marketing. Ce n’est pas un bonus, ni une exception. C’est un symptôme. Celui d’une industrie qui, après des décennies de segmentation, commence à se recomposer autour de nouveaux équilibres.

Pendant longtemps, le jeu vidéo s’est structuré autour de trois pôles bien distincts :

• Sony, gardien du temple narratif, du solo premium, du prestige technique.

• Microsoft, apôtre du service, du cloud, du modèle économique disruptif.

• Nintendo, artisan du gameplay pur, du hardware atypique, du public familial.

Mais en 2025, ces frontières s’effacent. La Switch 2 accueille des AAA en natif. Le Game Pass peine à convertir au-delà de son noyau dur. Et Sony, malgré sa puissance, voit émerger un rival inattendu : Nintendo, version 2.0 — hybride, accessible, mais désormais capable de rivaliser sur le terrain des blockbusters.

Ce que Resident Evil Requiem révèle

Capcom n’a pas juste porté un jeu. Il a testé une hypothèse :

Et si le public Nintendo était prêt pour des expériences AAA matures, exigeantes, ambitieuses ?

Et les premiers signaux sont encourageants. Les ventes de Cyberpunk 2077, Street Fighter 6, Star Wars Outlaws montrent que le public Switch 2 achète, joue, s’engage. Les performances techniques sont là. Les retours critiques sont positifs. Les éditeurs observent. Et certains, comme Square Enix ou EA, ont déjà commencé à aligner leurs stratégies.

Resident Evil Requiem devient alors un point de bascule. 


S’il fonctionne :

• D’autres éditeurs suivront.

• Les budgets AAA incluront la Switch 2 dès la préproduction.

• Le “Nintendo only” deviendra un cliché obsolète.


S’il échoue :

• Le doute reviendra.

• Les portages cloud referont surface.

• Et Nintendo pourrait redevenir un écosystème parallèle, certes puissant, mais isolé.


Mais au-delà du succès ou de l’échec commercial, Requiem est déjà un tournant symbolique. Il marque la fin d’une époque où Nintendo était exclu des grands rendez-vous AAA. Il ouvre une nouvelle ère où la Switch 2 est considérée dès le départ, pas en rattrapage.

MHST3_Screenshot_02_091225.jpg

Une industrie en transition

Ce dossier ne parle pas seulement de Resident Evil. Il parle d’un moment charnière où :

• Les modèles économiques se cherchent : abonnement, cloud, premium, hybride.

• Les publics se redéfinissent : casual, core, mobile, nomade.

• Les constructeurs réévaluent leurs priorités : vendre des machines, des services, des écosystèmes.

La Switch 2, en accueillant Requiem en day one, force l’industrie à se repositionner. Elle oblige les éditeurs à reconsidérer leurs certitudes. Elle invite les joueurs à sortir de leurs habitudes. Elle brouille les lignes entre console principale et console secondaire, entre jeu familial et jeu mature, entre exclusivité et accessibilité.

Et dans ce mouvement, une question se dessine, en filigrane, depuis le tout début de ce dossier :


Et si, après trente ans de rivalité, le dernier duel de l’industrie opposait à nouveau Sony et Nintendo ?

Un duel de visions

Ce duel ne serait plus celui du CD contre la cartouche, du salon contre le portable, du prestige contre le fun. Mais un duel de visions :

• Sony, bastion du narratif cinématographique.

• Nintendo, champion de l’hybride universel.

Un duel qui ne se joue pas seulement sur les chiffres, mais sur la capacité à incarner le futur du jeu vidéo :

• Sony mise sur la fidélité, la profondeur, l’exclusivité.

• Nintendo mise sur la flexibilité, la transversalité, l’accessibilité.

Et au centre de ce duel, une nouvelle génération de joueurs :

• Qui joue en nomade, en docké, en streaming.

• Qui alterne entre solo narratif et multijoueur rapide.

• Qui veut des expériences complètes, mais aussi des formats courts.

• Qui ne choisit plus une console pour sa marque, mais pour sa capacité à s’adapter à sa vie.


Ce que Requiem inaugure

Resident Evil Requiem n’est pas juste un jeu. C’est un signal industriel :

• Que les moteurs modernes (RE Engine, Frostbite, Snowdrop) peuvent tourner sur Switch 2.

• Que les éditeurs peuvent viser la parité sans sacrifier leur vision.

• Que Nintendo peut accueillir des sagas matures sans renier son ADN.

Et surtout, que le public est prêt. Prêt à jouer à Resident Evil sur une console Nintendo. Prêt à vivre une expérience AAA en mode portable. Prêt à considérer la Switch 2 comme sa machine principale.


Une nouvelle ère

Ce dossier s’ouvre sur un constat historique. Il se referme sur une projection. Si les signaux se confirment, la Switch 2 pourrait devenir :

• La première console Nintendo à accueillir une génération complète de AAA en natif.

• Une plateforme centrale pour les éditeurs tiers.

• Un espace où le jeu familial et le jeu mature cohabitent sans friction.

Et dans ce paysage, Sony devra défendre son trône. Microsoft devra redéfinir son rôle. Et Nintendo, pour la première fois depuis trois décennies, pourrait revenir au centre du jeu.

Une console hybride. Un AAA en day one. Un éditeur qui ose. Un public qui répond.

Resident Evil Requiem n’est pas une anomalie. C’est un point de bascule.

Et cette histoire commence maintenant.


MHST2_Elders Lair 02-11950260df0ee2827bf3.84669132.png