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Test – Sonic Racing: CrossWorlds : dans la peau d’un chaos coloré

Condition de test: Version Switch, testé sur Switch Oled et Switch 2

Avec CrossWorlds, SEGA signe un virage audacieux : plutôt que de simplement concurrencer les ténors du karting, le studio tente de redéfinir ce que peut être une course arcade moderne. L’élément central ? Les CrossWorlds, des portails en plein milieu d’un circuit qui téléportent les bolides – et les joueurs – vers des pistes parallèles, chamboulant totalement le rythme des courses. Résultat : un jeu de course qui rend les tours imprévisibles et toujours renouvelés. Mais ce parti pris radical a ses zones de turbulences, surtout sur versions “moins puissantes” comme la Switch. Après des sessions intensives sur Switch, je peux dire que CrossWorlds est fascinant, mais jamais sans défaut.

Un circuit arc-en-ciel dans chaque coupe...

Chaque course de Sonic Racing: CrossWorlds s’impose comme un véritable spectacle visuel. Les circuits se distinguent par une profusion de néons, d’explosions, d’architectures audacieuses et d’effets lumineux marquants. Le passage par les portails CrossWorlds redessine instantanément le tracé et donne la sensation de traverser deux univers au sein d’une même course.

Sur Switch, si le rendu graphique affiche des concessions — textures moins nettes, présence d’aliasing, perte de certains détails — l’ensemble reste remarquablement fluide et énergique. Même lors de sessions prolongées, aucune micro-saccade perturbante n’a été relevée, preuve d’une optimisation maîtrisée.

La dimension sonore contribue à cette intensité : musiques dynamiques, effets percutants et jingles soigneusement intégrés entretiennent la tension à chaque instant.

Là où certains concurrents réservent leurs circuits les plus spectaculaires à quelques moments phares, CrossWorlds parvient à offrir des tracés d’une intensité comparable de manière régulière, avec au moins un parcours marquant par coupe.

Gameplay & sensations

Le gameplay de CrossWorlds s’inscrit résolument dans la tradition de l’arcade, en misant sur l’accessibilité immédiate tout en exigeant une réelle maîtrise pour exploiter le plein potentiel du titre. L’accélération, le drift millimétré, l’utilisation stratégique des objets et l’enchaînement des sauts ou figures semblent intuitifs de prime abord, mais la courbe d’apprentissage se révèle plus exigeante dès lors que l’on cherche à optimiser chaque trajectoire. La gestion du timing, l’anticipation des portails CrossWorlds et la prise de décision quant à l’attaque ou l’esquive requièrent une compréhension fine des mécaniques et du level design.

L’introduction des portails CrossWorlds constitue un bouleversement notable : en cours d’épreuve, le joueur en tête de course doit sélectionner l’un des deux anneaux proposés, chacun menant vers une section alternative du circuit. Ces segments, imposent une adaptation constante et une lecture rapide de l’environnement. À l’issue de cette séquence, un second portail permet de réintégrer le tracé initial, dont le tracé aura été réagencé afin de proposer de nouveaux itinéraires pour le sprint final. Cette architecture audacieuse confère à chaque course une dimension imprévisible et un renouvellement structurel qui font la singularité du titre.

En revanche, la lisibilité de l’action, en particulier lors des phases en écran partagé ou dans les moments de forte densité visuelle, demeure perfectible. Sur Switch, ces situations peuvent occasionner une surcharge sensorielle où il devient difficile de distinguer précisément la position des adversaires ou la localisation des objets stratégiques, ce qui peut nuire à la performance et à la prise de décision.

Concernant les affrontements et l’utilisation des items – Wisps, boosts, projectiles et gadgets divers – l’approche demeure fidèle aux standards du genre, générant un chaos contrôlé propice aux retournements de situation. Toutefois, on peut ressentir un déséquilibre ponctuel dans la distribution et la puissance des objets, avec une tendance à octroyer des items excessivement impactant à des moments critiques, ce qui peut altérer l’équité compétitive lors des dernières phases de course.


Au-delà de la maîtrise en course, CrossWorlds demande également de la préparation en amont. Chaque véhicule – qu’il s’agisse d’une voiture ou d’un aéroglisseur – peut être optimisé selon plusieurs paramètres : vitesse, maniabilité, accélération… Les tickets remportés au fil des épreuves servent de monnaie pour investir dans ces ajustements, donnant toute sa place au farming et offrant une réelle profondeur dans la personnalisation.

À cela s’ajoute un système de badges qui récompense la régularité. Plus l’on participe, plus l’on engrange de points permettant de débloquer des emplacements supplémentaires. Chaque badge apporte un bonus spécifique, et leur combinaison ouvre la voie à de véritables stratégies d’avant-course. On peut ainsi calibrer son set-up non seulement selon son style de jeu, mais aussi en fonction de l’adversaire principal que l’on s’attend à affronter.

Modes de jeu & contenu

CrossWorlds s’impose d’emblée comme une expérience dense et inventive, portée par une offre de contenus particulièrement riche dès son lancement. Le joueur est convié à explorer une large variété de modes, chacun apportant sa propre tonalité à l’ensemble.


Le Grand Prix, cœur du solo, propose sept coupes composées de trois courses suivies d’une finale qui assemble différents segments de circuits. La mécanique du rival, adversaire désigné à chaque épreuve, apporte une dimension stratégique supplémentaire en incitant à ajuster ses trajectoires et à collecter les cinq anneaux rouges disséminés sur chaque tracé.


Mais CrossWorlds ne se limite pas à la course traditionnelle. L’Aire de compétition (Race Park) offre une respiration bienvenue grâce à des défis variés : épreuves de rings, raids, chasses aux objets ou encore panneaux accélérés. Ces activités diversifient le rythme, encouragent la rejouabilité et permettent d’accumuler récompenses et véhicules. Les amateurs de performance pure y trouvent également leur compte avec le contre-la-montre, dédié à la précision millimétrée, récompensé par des médailles et des musiques emblématiques de l’univers Sonic à débloquer dans le jukebox du jeu.


En termes de progression, l’expérience s’avère particulièrement riche. Gagner toutes les coupes dans leurs quatre vitesses, puis en mode miroir, affronter les 23 rivaux à leur niveau maximal, collecter les véhicules, badges et anneaux rouges : autant d’objectifs qui garantissent une durée de vie conséquente avant même de se lancer en ligne.

Le mode multijoueur prolonge cette densité avec des affrontements jusqu’à douze participants. Certains badges y sont volontairement désactivés pour préserver l’équilibre compétitif, un choix pertinent qui recentre la victoire sur la maîtrise. Le matchmaking se montre rapide, quelle que soit l’heure de la journée, et témoigne déjà d’une communauté active. Lors des sessions de test, aucun lag notable n’a été constaté, assurant une expérience en ligne stable et fluide. L’ensemble est dynamisé par des festivals temporaires aux règles spéciales, assortis de cosmétiques exclusifs, un système pensé pour entretenir l’engagement sur le long terme.


Quelques bémols subsistent, avec deux coupes non accessibles avant novembre et une septième dont la date reste à préciser. Couplé à l’intégration d’un modèle de DLC et Season Pass, ce choix peut interroger face au tarif plein du titre. Néanmoins, la feuille de route annoncée se veut ambitieuse, avec notamment une édition physique complète sur Switch 2 début 2026, progression transférable incluse.


En somme, Sonic Racing: CrossWorlds délivre une densité de contenu impressionnante, à même de séduire les néophytes comme les vétérans exigeants. Sa structure évolutive, la variété de ses modes, la générosité de ses défis et son approche communautaire en font d’ores et déjà une proposition majeure de l’arcade contemporaine.

Technique & performances

Sur Switch, Sonic Racing: CrossWorlds affiche une résolution de 1080p en mode docké et descend à 720p en portable, avec un framerate verrouillé à 30 fps. Si la fiche technique peut sembler modeste comparée aux standards actuels, l’essentiel est ailleurs : ce 30 fps est stable, sans décrochage notable, même lors de longues sessions. Après quelques courses, la sensation de fluidité s’installe et l’on oublie rapidement cette contrainte.


Visuellement, la différence avec les versions PC ou consoles de salon se fait sentir : moins de finesse dans les textures, aliasing perceptible, effets visuels simplifiés. Mais replacé dans le contexte de la console, le portage tient parfaitement son rôle. On retrouve l’intégralité du contenu des autres plateformes, avec une direction artistique flamboyante qui masque habilement les concessions.


En clair, CrossWorlds sur Switch est un portage solide et cohérent qui fait le travail attendu. Reste à voir comment le jeu évoluera sur la future Switch 2, où l’on pourra juger son potentiel avec plus de recul. La question sera alors de savoir si, sur la durée, CrossWorlds peut rivaliser en intérêt avec un Mario Kart, référence du genre qui accompagne généralement toute la génération d’une console Nintendo.

Accessibilité & rejouabilité

Le jeu ne se contente pas d’être accessible : il propose également une progression approfondie grâce au système de Rival, véritable moteur de l’expérience solo. Avant chaque Grand Prix, le joueur sélectionne un Rival parmi une galerie d’opposants, chacun doté de comportements et de stratégies propres. Ce choix n’est pas anodin : le Rival choisi adapte son agressivité, ses trajectoires et la fréquence d’utilisation des objets et boosts pour cibler directement le joueur, transformant chaque course en un duel aussi tactique que nerveux.

Le niveau de difficulté du Rival est entièrement paramétrable, offrant la possibilité de s’entraîner en douceur ou de relever des défis corsés pour les pilotes aguerris. Cette modularité permet à chacun de progresser à son rythme, tout en garantissant un renouvellement constant de l’expérience. Vaincre un Rival au niveau maximal n’est pas seulement gratifiant sur le plan du gameplay : cela débloque des récompenses exclusives, incitant le joueur à perfectionner ses trajectoires et à repousser ses limites.

Le système de suivi intégré permet de consulter à tout moment ses statistiques : nombre de victoires contre chaque Rival, leur rang, le niveau de difficulté surmonté, et bien d’autres données. Cette transparence encourage l’acharnement et la collection, chaque victoire rapprochant du but ultime : triompher des 23 Rivals pour débloquer Super Sonic en mode Grand Prix, un objectif de prestige réservé aux plus persévérants.

En définitive, ce système de Rival enrichit considérablement la rejouabilité : au-delà de la simple collecte de véhicules, gadgets ou options de personnalisation, chaque session peut être modulée, adaptée et corsée selon les envies. Même sur Switch, où l’interface rival reste sobre et compacte, elle s’avère suffisamment intuitive pour ajuster la difficulté à la volée, rendant le jeu aussi accueillant pour les néophytes que stimulant pour les joueurs chevronnés. Cette approche fait du Rival un véritable pilier de l’expérience CrossWorlds, garantissant une longévité et un intérêt renouvelés à chaque Grand Prix.


Points forts

CrossWorlds : le gimmick apporte une fraîcheur immédiate, avec des retournements de course imprévisibles.

Contenu dense dès le lancement : modes multiples, épreuves variées, personnalisation poussée.

Ambiance arcade maîtrisée : esthétique tape-à-l’œil et ambiance sonore percutante.

Bonne optimisation sur Switch : malgré quelques concessions, l’expérience reste fluide.

Support post-lancement prometteur : DLC, festivals, cross-platform.

Points faibles

➤ Lisibilité parfois confuse lors des moments les plus chargés.

➤ Contenu verrouillé d’emblée : coupes bloquées, DLC payants dès le début.

➤ Modèle économique discutable pour un jeu vendu à prix plein.

➤ Déséquilibre dans certains combats/objets, entraînant des retournements frustrants.

➤ Spectacle parfois envahissant, qui prend le pas sur la technique pure.

Verdict

CrossWorlds s’impose comme une proposition audacieuse dans le paysage des jeux de course, privilégiant l’innovation et la surprise plutôt que la simple imitation. Le titre se distingue par l’intégration de mécaniques originales : l’utilisation de portails dynamiques, la reconfiguration imprévisible des circuits et des séquences spectaculaires qui rythment chaque partie. Malgré les compromis graphiques inhérents à la version Switch, l’expérience demeure solide et incite à approfondir la découverte du jeu.

Néanmoins, ce choix créatif comporte certains risques. Une partie des joueurs pourrait regretter le manque de clarté visuelle lors des phases les plus intenses, souhaiter davantage de finesse dans le gameplay ou se montrer réticente face à la présence de contenus additionnels verrouillés dès le lancement. Si la stabilité des longues sessions est assurée, il apparaît que les prochaines générations de consoles, telles que la Switch 2, seront mieux à même d’exploiter pleinement le potentiel technique du moteur de jeu.

En définitive, Sonic Racing: CrossWorlds ne prétend pas à la perfection : il offre une expérience spectaculaire, parfois excessive, toujours divertissante, mais qui peut s’éloigner des standards classiques de l’équité et de la pureté technique. Ce titre invite à l’immersion, à l’acceptation de ses partis pris et à l’appréciation de ses excès. Les amateurs de sensations fortes y trouveront un terrain d’expression, tandis que les puristes du karting devront composer avec ses spécificités, entre tolérance et fascination. Quoi qu’il en soit, CrossWorlds s’affirme comme une œuvre qui mérite l’attention et l’essai, ne serait-ce que pour découvrir sa vision singulière du genre.

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Sonic Racing: CrossWorlds™

Sonic Racing: CrossWorlds™

Dev SEGA
Éditeur SEGA
Sortie Sorti le 25/09/2025
Plateforme Nintendo Switch
PEGI 7+

Fais la course sur terre, dans l'eau, dans les airs et à travers le temps et l'espace dans Sonic Racing: CrossWorlds ! Téléporte-toi dans de nouvelles dimensions grâce aux Rings de transfert où d...