Le charme des Peanuts, mais pour combien de temps ?
Dès les premières minutes passées en compagnie de Snoopy et de la bande des Peanuts, on est happé par une nostalgie douce et réconfortante. Retrouver Snoopy, Charlie Brown, Patti Peppermint et les autres dans une aventure colorée et pleine de bonne humeur, c’est un plaisir immédiat. Visuellement, le jeu est fidèle à l’univers des comics : les décors sont mignons, les personnages sont reconnaissables au premier coup d’œil, et l’ambiance sonore, avec ses mélodies au piano, renforce cette impression de douceur. Mais une fois passé l’effet de surprise, une question s’impose : que reste-t-il si on retire la licence Peanuts ? Malheureusement, pas grand-chose.
Snoopy & The Great Mystery Club est un jeu d’aventure et de puzzle destiné aux enfants, où l’on incarne Snoopy et son club d’enquêteurs en herbe. Le principe est simple : résoudre des mystères dans la ville, aider les amis de Snoopy, et participer à des mini-jeux. Sur le papier, c’est une excellente idée. Dans la pratique, le jeu peine à tenir en haleine, même les plus jeunes joueurs. Après 4-5 heures de jeu (et seulement 42 % de progression), j’ai eu du mal à me motiver pour y retourner. Voici pourquoi.

Première impression : un univers attachant, mais un gameplay léger
Un début prometteur...
Au lancement du jeu, on est immédiatement séduit par l’univers. Snoopy se réveille, sa gamelle est vide, et il part à la recherche d’indices pour comprendre ce qui se passe. La première quête, qui consiste à retrouver les chaussures de Charlie Brown pour sortir de la maison, est amusante et bien introduite. On découvre les mécaniques de base : parler aux personnages, utiliser la loupe pour suivre des traces, et interagir avec l’environnement. C’est mignon, c’est simple, et ça fonctionne bien pour une première approche.
Les graphismes sont corrects, sans être exceptionnels. Les décors sont colorés, les animations fluides, et la ville des Peanuts est fidèle à ce qu’on connaît. Les musiques d’ambiance, souvent jouées au piano, ajoutent une touche chaleureuse et apaisante. On se sent bien dans cet univers.
Mais très vite, la répétition s’installe
Dès la deuxième quête, on se rend compte que le jeu repose sur un schéma immuable :
➤Un personnage a un problème (un objet perdu, un mystère à résoudre).
➤Snoopy enfile un costume (détective, pirate, jardinier…) pour utiliser un outil spécifique.
➤On suit des indices, on parle à d’autres personnages, on participe à un mini-jeu.
➤On résout le mystère, et on passe à la quête suivante.
Le problème ? Toutes les quêtes suivent ce même modèle, sans aucune variation. Même les mini-jeux, censés ryhtmer l’aventure, deviennent rapidement redondants.
Les mini-jeux : adaptés aux tout-petits...
Le jeu propose plusieurs mini-jeux variés :
➤ Baseball : un petit jeu de lancer et de frappe, simple et accessible.
➤ Course de caisses à savon : Snoopy avance automatiquement et le joueur doit éviter les obstacles.
➤ Poursuite en avion : Snoopy pilote son Sopwith Camel pour attraper le Baron Rouge.
➤ Travaux manuels : répétition de séquences de touches pour fabriquer de la colle ou de la peinture.
➤ Objets cachés: sur un plan fixe, trouver un objet précis avec une loupe.
Parmi eux, la course en caisse à savon se distingue par son dynamisme et son rythme plus soutenu. Les autres mini-jeux, bien qu’agréables, peuvent rapidement perdre de leur intérêt si l’on répète les mêmes séquences. Les épreuves en véhicule sont originales, mais la détection de mouvement n’est pas toujours intuitive pour les jeunes enfants. Heureusement, l’option peut être désactivée dans les paramètres, simplifiant la prise en main.
Verdict sur les mini-jeux : accessibles et ludiques pour les enfants de 3 à 6 ans, ils offrent des moments de jeu variés et plaisants. Au-delà de cet âge, leur simplicité et la répétition des séquences peuvent les rendre moins captivants, notamment pour un adulte accompagnant l’enfant.
Costumes : une mécanique originale mais limitée
Snoopy dispose de plusieurs costumes, chacun associé à un outil spécifique :
➤ Détective : pour suivre les traces avec une loupe.
➤ Pirate : pour creuser et déterrer des trésors.
➤ Jardinier : pour souffler les feuilles mortes.
➤ Beagle Scout : pour utiliser un détecteur de métaux.
L’idée est pertinente : varier les interactions avec l’environnement et donner à Snoopy des capacités adaptées aux différentes tâches. Dans la pratique, ces costumes restent assez basiques. Par exemple, le costume de détective permet de suivre des empreintes, mais les séquences sont très guidées et deviennent rapidement mécaniques. On répète souvent les mêmes actions, ce qui réduit l’effet de surprise et de découverte.
Collectibles : une recherche dans la recherche
Le jeu propose également de collecter différents objets :
➤ Des planches de BD (non traduites en français).
➤ Des oiseaux, nécessaires pour débloquer le dernier chapitre.
➤ Des billes, utilisées comme monnaie pour accéder à certaines activités.
Si le concept de collecte est intéressant, sa mise en œuvre est moins stimulante. Les objets sont souvent visibles ou facilement accessibles, ce qui limite le plaisir de la découverte. De plus, comme le jeu repose déjà sur la recherche d’objets dans le cadre des missions, ajouter une couche de collectibles peut donner l’impression de répétition. Par exemple, trouver les huit oiseaux pour débloquer le chapitre final rallonge l’expérience sans réellement apporter de satisfaction supplémentaire.
Accessibilité : un jeu pour les tout-petits, mais perfectible
Le jeu s’adresse clairement aux très jeunes enfants. Au-delà de 6 ans, les missions et mini-jeux deviennent rapidement trop simples et répétitifs. Même pour les 3-6 ans, il est possible que l’attention décroche au bout de quelques sessions, surtout si l’adulte accompagnant n’interagit pas.
Doublage : un point à améliorer
Snoopy & The Great Mystery Club propose un doublage audio, mais uniquement en anglais. Un doublage français aurait renforcé l’immersion, en particulier pour les jeunes joueurs qui ne savent pas encore lire ou qui ont besoin d’entendre les dialogues pour suivre l’histoire.
Indications visuelles : perfectibles
Les personnages conservent la même expression faciale quelle que soit leur réplique, ce qui limite l’impact émotionnel des interactions. Des animations faciales plus variées auraient permis de rendre le monde plus vivant et engageant.
Les points forts
➤ Univers Peanuts fidèle : un vrai plaisir de retrouver Snoopy, Charlie Brown et toute la bande dans une ambiance chaleureuse et bienveillante.
➤ Direction artistique mignonne et colorée : sans prouesse technique, mais pleine de charme.
➤ Musique d’ambiance réussie : les mélodies au piano installent une atmosphère douce et réconfortante.
➤ Décors évolutifs : la ville change au fil des jours (Halloween, etc.), ajoutant un petit sentiment de vie.
➤ Mini-jeux accessibles : parfaits pour initier les 3-6 ans au jeu vidéo, avec des mécaniques simples et claires.
Les points faibles
➤ Gameplay répétitif : les quêtes et actions s’enchaînent selon un schéma immuable.
➤ Manque de variété : les mini-jeux et missions finissent par se ressembler.
➤ Doublage uniquement en anglais : un frein pour les enfants non lecteurs.
➤ Animations rigides : peu d’expressions, ce qui nuit à la vivacité des dialogues.
➤ Collectibles sans réel intérêt : Les planches de BD en anglais!!
Verdict
Snoopy & The Great Mystery Club est un jeu chaleureux et bienveillant, parfait pour initier les tout-petits à l’univers du jeu vidéo, sous le regard d’un parent. Mais malgré son charme indéniable, son gameplay très répétitif et son manque de rythme limitent son attrait au-delà de 6 ans.
Un jeu attachant mais vite épuisant, qui brille surtout par la tendresse de son univers.
