Le musée de la baston ultime
Un coffre sanglant
Dès le lancement, tout est là.
La Kollection regroupe toutes les versions cultes — arcade, consoles et portables — triées par plate-forme, avec un filtre pratique pour naviguer :
➤ Arcade : Mortal Kombat 1, 2, 3, Ultimate 3, Ultimate 3 Wavenet et Mortal Kombat 4
➤ Consoles de salon : Mortal Kombat Trilogy (PSX), Mythologies – Sub-Zero, Special Forces
➤ Portables : MK Advance, Deadly Alliance (GBA), Tournament Edition (GBA), et les adaptations Game Boy / Game Gear des premiers volets.
Les versions portables n’ont qu’un intérêt historique, mais elles rappellent à quel point la saga s’est étendue partout, même dans les poches. Les versions console, Trilogy en tête, ramènent surtout les vétérans à leurs souvenirs de manette.
Mais le cœur de l’expérience reste les versions arcade, impeccablement émulées et bourrées d’options.
Fatalités et nostalgie pure
Sur arcade, chaque titre se lance comme on veut : partie classique, versus direct, entraînement général ou mode Fatality Training.
Et là, c’est du pur bonheur.
Mon premier réflexe a été de lancer l’entraînement aux fatalités de Mortal Kombat 1 et d’enchaîner les finishers de tout le roster.
Une aide visuelle indique la position du combattant, la combinaison de touches et le timing exact. On peut même désactiver la limite de temps pour comprendre tranquillement la mécanique.
Les rechargements sont instantanés : on échoue, on recommence, on progresse. En quelques minutes, j’étais redevenu un pro du “spine rip”.
j’ai ensuite comparé avec les versions Mega Drive et SNES : plus rustiques, sans aides ni raccourcis, mais avec ce charme brut, ces musiques compressées et ces palettes saturées qu’on adorait à l’époque.
C’est toute la magie de la compilation : pouvoir jongler entre les époques, mesurer les différences de gameplay, de vitesse, d’ambiance.
La Krypte, vraie pièce maîtresse
Mais la grande réussite de cette Legacy Kollection, c’est la Krypte.
Ce n’est ni les fiches personnages ni les musiques qui marquent le plus, mais bien la série de documentaires qui accompagnent chaque chapitre de la saga.
On y retrouve Ed Boon, John Tobias, Eugene Jarvis, Warren Davis et d’autres légendes, qui racontent comment la série est née, frame par frame, depuis des captures VHS bricolées jusqu’aux décors filmés sur fond bleu.
On voit littéralement Mortal Kombat passer du pixel art au digital, du bricolage à la super-production.
Chaque époque est replacée dans son contexte, publicités, extraits TV et documents internes à l’appui.
C’est plus de deux heures de vidéo et d’archives de qualité, un vrai making-of interactif digne des meilleurs docs de Digital Eclipse (The Making of Karateka, Tetris Forever).
Technique et confort sur PC
Sur PC, tout roule. L’émulation est propre, les filtres CRT et les bordures personnalisées rendent hommage à l’époque, et l’upscale 1080p tient bien.
Les configurations requises restent modestes : i3-4100 / 8 Go RAM / GTX 460 suffisent pour faire tourner tout ça sans broncher.
Les options de confort sont nombreuses : Rewind 30 s, Training complet, rollback netcode, remapping des touches… bref, du sérieux.
Reste quelques couacs :
➤ Mortal Kombat 4 est un peu instable (collisions, caméra).
➤ L’IA des premiers jeux reste aussi injuste qu’en 1993.
➤ Le mode online est bon mais encore perfectible.
Mais rien qui gâche le plaisir global.
Points forts
➤ Toutes les infos liées à la naissance de cette saga (Krypte, docs, interviews).
➤ Tous les grands classiques, dont UMK3 WaveNet jouable pour la première fois.
➤ Entraînement complet, Fatality Training, Rewind, online rollback.
➤ Interface claire, options à foison, chargements instantanés.
Points faibles
➤ MK 4 un peu cassé.
➤ Versions portables plus musée que plaisir.
Verdict
Mortal Kombat: Legacy Kollection est plus qu’une compile : c’est un document historique jouable.
Digital Eclipse livre ici un travail d’orfèvre, fidèle, riche et instructif.
On rejoue, on compare, on apprend — tout en redécouvrant pourquoi cette série a marqué son époque.
Pas parfaite, pas complète, mais passionnante.