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METAL GEAR SOLID Δ: SNAKE EATER

Un vieux camarade en tenue neuve Il y a des retrouvailles qui font sourire. Vingt ans après avoir marqué l’histoire, Snake revient dans un remake qui n’essaie pas de révolutionner la formule, mais simplement de la mettre au goût du jour.

Metal Gear Solid Δ: Snake Eater n’essaie pas de réinventer la formule qui a fait la légende de l’épisode original. Le remake se présente davantage comme une restauration méticuleuse, un travail d’orfèvre qui vise à magnifier ce qui existait déjà, plutôt qu’à tout bouleverser. À l’image d’un classique du cinéma ressorti en 4K, l’histoire, les mécaniques et l’ambiance restent inchangées, mais chaque détail visuel, sonore et technique gagne en netteté et en puissance. Ce choix assumé permet de retrouver les sensations d’autrefois sans altération, tout en offrant une expérience adaptée aux standards d’aujourd’hui. Le plaisir d’origine demeure intact.

Technique : la jungle ressuscitée

Metal Gear Solid Δ: Snake Eater profite d’une refonte technique complète grâce à l’Unreal Engine 5, qui permet de redonner à la jungle, décor principal du jeu, une richesse visuelle inédite. Les environnements, déjà variés dans l’original, gagnent ici en densité et en détails : feuillages animés au gré du vent, sols boueux qui gardent les empreintes, pluie qui ruisselle sur la végétation, jeux de lumière qui filtrent à travers les arbres. 


Cette atmosphère crée une immersion plus forte, donnant à la nature un rôle presque vivant, à la fois protectrice et menaçante. Les intérieurs, bases militaires et laboratoires, bénéficient d’un traitement tout aussi minutieux, avec des textures plus fines, un éclairage HDR qui renforce les contrastes et un audio 3D qui accentue le réalisme des lieux clos.


L’évolution technique se ressent aussi dans la fluidité : la campagne est proposée en 60 images par seconde, tandis que certaines zones multi peuvent monter jusqu’à 120 images, apportant une réactivité nouvelle. Les cinématiques, bien que parfois héritées de l’époque avec leurs cadrages, profitent de modèles retravaillés et de visages plus expressifs. L’ensemble conserve la direction artistique d’origine mais la transpose dans un cadre digne des standards actuels, rendant hommage à l’esprit du jeu tout en l’ancrant dans le présent.

Gameplay : deux façons d’entrer en mission

Dans Metal Gear Solid Δ: Snake Eater, le gameplay conserve l’ossature de l’épisode culte de 2004, mais le remake s’applique à moderniser les sensations et à rendre l’ensemble plus fluide. Le jeu repose toujours sur l’infiltration tactique, avec un Snake qui progresse dans des environnements semi-ouverts où chaque bruit, chaque mouvement peut trahir sa présence. 


La grande nouveauté tient à la possibilité de choisir entre deux styles de commandes : le “Legacy Style”, qui reproduit à l’identique la rigidité et la mise en scène des contrôles de l’époque, et le “New Style”, pensé pour s’approcher des standards modernes d’un jeu d’action-infiltration, caméra libre à l’épaule et commandes plus naturelles. Cette double approche permet de respecter les vétérans tout en accueillant une nouvelle génération de joueurs.


Les déplacements sont plus souples, les transitions entre couverture, tir et interaction avec l’environnement gagnent en fluidité, et les actions contextuelles — comme saisir un ennemi par surprise, l’interroger ou le neutraliser discrètement — s’exécutent de façon plus intuitive.

Survie et immersion

Mais ce qui fait la singularité de cet épisode, et que le remake met particulièrement en valeur, ce sont ses mécaniques de survie, véritable ADN de Snake Eater. Snake n’est pas un super-soldat insensible : c’est un être humain qui se blesse, qui saigne, qui a faim, et dont l’efficacité dépend de sa capacité à gérer ces contraintes. Dans Δ, ce système est repris dans son intégralité et renforcé par une mise en scène plus immersive. Lorsqu’il est blessé, le joueur doit ouvrir le menu médical et appliquer le bon traitement : suturer une plaie, poser une attelle, désinfecter une morsure. Ces soins laissent désormais des cicatrices visibles et permanentes sur le corps de Snake, renforçant l’idée que chaque combat laisse une trace. Le système de camouflage reste central : chaque tenue ou peinture faciale modifie le pourcentage de dissimulation de Snake dans son environnement. La jungle, avec ses hautes herbes, ses sols boueux ou rocailleux, ses variations de lumière, devient un personnage à part entière. Le remake rend cette lecture plus claire avec une interface simplifiée : changer de tenue ou adapter son camouflage se fait plus rapidement, permettant de s’adapter sans rompre le rythme de l’infiltration.


La gestion de la nourriture fait aussi partie intégrante du gameplay. Snake doit chasser, cueillir et consommer des animaux ou des plantes pour maintenir sa jauge d’endurance. Une faible endurance rend les tirs moins précis, la récupération de stamina plus lente, et influe directement sur la performance du personnage. Certaines nourritures peuvent s’avérer avariées ou toxiques, ajoutant un risque supplémentaire. Ces contraintes participent à donner du poids à chaque décision : faut-il avancer rapidement au risque d’épuiser Snake, ou prendre le temps de chasser et de se soigner ? Le remake conserve ces dilemmes, mais fluidifie les menus pour éviter la lourdeur de l’interface d’origine.


En définitive, Metal Gear Solid Δ ne se contente pas d’un vernis graphique. Il intègre ses éléments de survie de manière encore plus immersive : cicatrices persistantes, vêtements salis, traces visibles laissées sur le terrain. La jungle est un ennemi aussi bien qu’un refuge, et chaque choix de camouflage, chaque ration ingérée, chaque soin pratiqué influence l’expérience. C’est cette mécanique hybride, entre infiltration et gestion de la survie, qui fait de Snake Eater un épisode unique — et que Δ remet au premier plan avec une lisibilité et un confort modernes, sans dénaturer la tension d’origine.

Contenus additionnels

Verdict

En dehors de sa campagne principale, Metal Gear Solid Δ: Snake Eater ne se contente pas de rejouer la partition d’origine : il propose toute une série de contenus additionnels qui prolongent l’expérience. Sur PlayStation 5 et PC, les joueurs retrouvent le mini-jeu culte Snake vs Monkey, clin d’œil humoristique et nostalgique qui avait marqué l’époque. Côté Xbox Series X/S, la licence Ape Escape n’étant pas disponible, une variante inédite baptisée Snake vs Bomberman vient prendre le relais, offrant une alternative originale pour conserver l’esprit décalé de ces séquences bonus.


À cela s’ajoute le mode compétitif FOX HUNT, attendu pour la fin de l’année. Présenté comme un hommage aux anciens Metal Gear Online, il promet de revisiter les mécaniques d’infiltration sous un angle multijoueur, avec des règles de cache-cache tactique qui devraient séduire aussi bien les nostalgiques que les curieux. Plus surprenant encore, le segment inédit Guy Savage Δ propose une rupture de ton totale : réimaginé en hack’n’slash nerveux, il s’offre comme une curiosité, presque un jeu dans le jeu, qui enrichit encore l’offre globale.


Les différentes éditions du titre viennent compléter ce tableau. La Digital Deluxe Edition inclut le “Sneaking DLC Pack” (tenues, masques et accessoires), le costume White Tuxedo et un accès anticipé de 48 heures. La Tactical Edition physique reprend ces bonus numériques, tandis que la Collector’s Edition s’adresse aux collectionneurs avec un boîtier métal, un diorama terrarium représentant Snake, des patchs à coudre et un porte-badge.


Sans céder à la surenchère, ce contenu additionnel permet de revisiter le jeu sous d’autres angles, de le prolonger après le générique et de séduire aussi bien les vétérans, qui savoureront le retour de ces extras, que les nouveaux venus, parfois bousculés par une structure old-school, mais qui devraient y trouver leur compte.

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METAL GEAR SOLID Δ: SNAKE EATER

METAL GEAR SOLID Δ: SNAKE EATER

📅 Sortie Sorti le 28/08/2025
🏷️ Genre Inflitration

Un remake du jeu sorti en 2004, METAL GEAR SOLID 3: SNAKE EATER, avec la même histoire dans le même monde captivant, désormais avec de tout nouveaux graphismes et audio 3D qui rendent l'atmosphère...