L’immersion par la vulnérabilité
Le fauteuil roulant comme arme et faiblesse
SHOCK brille par son approche innovante du mouvement :
➤ Ramper ou rouler : Les premiers instants, où vous devez ramper à la recherche d’un fauteuil, sont aussi désorientants que géniaux. Une fois en possession de votre moyen de locomotion, le soulagement est de courte durée : la caméra, liée à la direction du fauteuil, limite votre champ de vision et ajoute une couche de stress bienvenue.
➤ Stealth et stratégie : Avec seulement quatre briques à votre disposition, chaque distraction doit être calculée. Le monstre, impitoyable, ne vous laisse aucune marge d’erreur. Les phases de stealth sont renforcées par l’éclairage minimaliste du parking (la lampe torche est votre meilleure alliée… quand vous êtes à terre).
➤ L’extérieur, une fausse échappatoire : La sortie du parking ne signifie pas la sécurité. La forêt, sous une pluie battante, offre un répit sonore (le bruit couvre vos déplacements), mais l’horreur vous attend dans une clairière macabre, où des corps empalés se réveillent pour vous pourchasser. Le QTE final, bien que scripté, est un moment de tension pure, avec une course effrénée et une fin de démo qui vous laisse sur le fondement.
Une narration minimaliste mais efficace
Pas de cinématiques interminables : SHOCK mise tout sur l’immersion immédiate. Le message radio reçu à l’extérieur, bien que cryptique, suggère un univers post-traumatique, peut-être lié à une guerre ou une expérience scientifique tournée au cauchemar. Les indices sont parsemés avec parcimonie, laissant libre cours à votre imagination – et à votre peur. La clairière et ses corps empalés, la maison fermée, … tout concourt à créer une atmosphère de trauma et de folie, où la frontière entre réalité et cauchemar s’estompe.
Le choix de ne rien expliquer au départ est audacieux, mais payant : vous découvrez l’histoire en même temps que Jack, sans filet. C’est paris audacieux qui est réussi.
Shock impressionne par sa mécanique de stealth unique, où le fauteuil roulant devient à la fois arme et faiblesse, générant une tension constante à chaque mouvement. Sa narration épurée, sans dialogues ni explications inutiles, renforce l’immersion, et certaines séquences — la clairière en flammes, les QTE mortels, les morts brutales — marquent durablement. En revanche, la caméra limitée en fauteuil peut frustrer lors des fuites, la difficulté exigeante risque de désarçonner les joueurs moins aguerris, et on note quelques ralentissements sur Steam Deck, sans que cela nuise réellement à l’expérience.