Test

Test : Chickenhare & the Treasure of Spiking-Beard – Un hommage ambitieux aux plateformers 3D, mais inégal

Testé sur PC et Steam Deck Oled - Code fourni par l'éditeur -

Développé par N-Zone, ce premier jeu du studio mise sur un gameplay varié, une direction artistique soignée et une mécanique de changement de personnages pour se démarquer. Mais derrière son charme indéniable se cachent des défauts techniques et un manque de profondeur qui limitent son ambition. Retour sur un titre qui séduit par son identité, mais peine à convaincre sur la durée.

Un univers qui pioche dans la légende et la BD

Le jeu plonge dans l’univers de la série animée Chickenhare, elle-même adaptée de bandes dessinées belges. On y incarne Hopper, prince mi-lièvre mi-poulet, épaulé par Meg, une mouffette experte en arts martiaux, et Abe, une tortue à la force redoutable. Ensemble, ils doivent retrouver les sept gemmes de la Plume Arc-en-Ciel, un artefact capable d’ouvrir les portes des livres, avant que le pirate Spiking-Beard ne s’en empare pour semer le chaos. Le récit, linéaire mais efficace, s’appuie sur des cinématiques rythmées et un humour constant, qui installe une atmosphère familiale sans jamais tomber dans la naïveté.

Trois héros, trois styles de jeu

La grande force du titre réside dans l’alternance entre ses protagonistes.
➤ Chickenhare plane avec ses oreilles et manie un fouet polyvalent pour se balancer ou attirer des objets.
➤ La tortue s’impose dans les niveaux en 2D : elle se propulse carapace la première pour briser des obstacles et dégager la voie.
➤ Le putois, lui, préfère l’action directe : coups de poing et… pets étourdissants pour calmer la foule.

Chaque personnage possède son lot de sections dédiées, mais les meilleurs passages naissent quand le jeu oblige à jongler entre eux. Les mécaniques s’imbriquent, forçant le joueur à observer le décor pour identifier quelle capacité utiliser.

Le level design oscille entre couloirs en 3D, qui rappellent les grandes heures de Crash Bandicoot, et segments en 2D latérale, plus traditionnels. Cette alternance rythme la progression, même si l’impression de rejouer toujours les mêmes patterns finit par s’installer dans les derniers mondes.

Des idées, mais une exécution parfois maladroite

Le jeu ne manque pas d’inventivité : puzzles lumineux dans la cité des Houhous, séquences de rythme sur fond de surf improbable, combats de boss détournant les mécaniques de base… Sur le papier, la variété est là. Dans les faits, la précision des sauts handicape parfois l’expérience.

Un cercle jaune sous le personnage indique la zone d’atterrissage, mais l’inertie complique la maîtrise des plateformes les plus fines. Résultat : on peste plus qu’on ne devrait sur des chutes injustes.

Côté combats, les affrontements se résument souvent à éliminer des vagues d’ennemis avant de poursuivre. La difficulté reste très basse : les boss, malgré leur mise en scène originale, tombent rapidement. Clairement, le calibrage vise les enfants plutôt que les vétérans de la plateforme.

Une technique contrastée

Visuellement, l’ensemble se situe entre honnête et séduisant. Les personnages sont bien modélisés – mention spéciale à la tortue, qui bénéficie d’animations expressives – mais l’absence de rendu type “fourrure” donne un côté figé aux héros. On est loin des standards établis par des titres de la génération Xbox/GCN qui jouaient déjà sur ces détails.

Les environnements, eux, gagnent en richesse au fil des mondes. L’archipel des Houhous marque un vrai palier artistique, avec des textures mieux choisies et des décors plus vivants.

La caméra automatique surprend au départ, mais fait correctement son travail dans les couloirs exigus. Côté musique, le constat est plus mitigé : accompagnement instrumental fonctionnel, mais vite oublié. Pire, un décalage entre bruitages et bande-son gâche certains passages, comme le fameux combat rythmique.

Accessibilité et confort de jeu

L’interface est claire, les contrôles simples à assimiler… mais parfois source de confusion. Alterner entre les personnages avec les gâchettes et utiliser le fouet demande une gymnastique qui peut provoquer des erreurs en plein saut. Rien de dramatique, mais assez pour agacer lors des passages de précision.

Autre bémol : l’absence de synchronisation entre version PC et Steam Deck. Un détail qui gêne ceux qui jonglent entre les supports, alors que le jeu semblait taillé pour la portabilité.

Sur Steam Deck ?

Testé sur Steam Deck OLED, Chickenhare & the Treasure of Spiking-Beard tourne majoritairement en 60 fps stables avec la configuration graphique par défaut. L’autonomie se situe autour de 2h30, ce qui reste correct pour un jeu de plateforme 3D. L’écran OLED du Deck sublime les couleurs vives du titre : les décors éclatent littéralement et renforcent le côté “film d’animation interactif”. Aucun souci majeur de compatibilité n’est à signaler, si ce n’est l’absence de synchronisation des sauvegardes entre PC et Deck, un détail frustrant pour ceux qui jonglent entre les deux supports.

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Points forts

➤ Trois personnages complémentaires qui imposent de varier les approches.

➤ Alternance 2D/3D qui dynamise le rythme.

➤ Des idées originales de gameplay (puzzles lumineux, séquences musicales).

➤ Direction artistique colorée, cinématiques plaisantes.

Points faibles

➤ Sauts imprécis, inertie frustrante.

➤ Musiques banales, décalages audio.

➤ Difficulté trop faible pour les joueurs aguerris.

➤ Sauvegarde non synchronisée entre PC et Deck.

➤ Un certain essoufflement dans les derniers mondes.

Verdict

Chickenhare & the Treasure of Spiking-Beard n’a pas la prétention de rivaliser avec les cadors du genre. Mais dans son registre – une aventure familiale accessible – il remplit sa mission. Les enfants y trouveront un jeu coloré, varié et peu punitif, tandis que les adultes pourront y jeter un œil par curiosité ou par nostalgie de l’univers.

Un bon tremplin vers la plateforme pour les plus jeunes, mais sans doute trop sage pour captiver longtemps les joueurs expérimentés.

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Chickenhare and the Treasure of Spiking-Beard

Chickenhare and the Treasure of Spiking-Beard

6.5 /10
👨‍💻 Développeur N-Zone
🏢 Éditeur N-Zone Production
📅 Sortie Sorti le 14/10/2025
🎮 Plateforme Multi
🏷️ Genre Aventure
🔞 PEGI 12+

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