Dans Encryptid, le joueur incarne un amateur de cryptozoologie qui découvre, au fond des bois, un appareil photo ayant appartenu à un cryptozoologiste renommé. À l’intérieur, des images troublantes témoignent de ses recherches… et de sa disparition. Certaines créatures ont été localisées et documentées, mais les dernières entrées, celles qui pourraient expliquer son sort, ont été effacées. Ou plutôt, encryptées.
Le jeu se déroule dans une temporalité volontairement floue — un “199X” assumé — et s’appuie sur une esthétique rétro radicale. Toute l’expérience repose sur des séquences en prises de vue réelles, enregistrées exclusivement via la Game Boy Camera, puis intégrées sous forme de FMV à un jeu de chasse et de capture de créatures inspiré des monster tamers de la fin des années 90 et du début des années 2000.
Le cœur du gameplay consiste à identifier, localiser, affronter et capturer des cryptides, ces créatures issues du folklore, des mythes urbains et des légendes numériques. Chaque rencontre exploite les limites techniques de la Game Boy Camera pour créer une ambiance volontairement dégradée, inquiétante et ambiguë, où le manque de détails devient un outil de mise en scène. Le jeu promet également plusieurs fins, dépendantes des choix du joueur et de sa manière d’aborder cette obsession grandissante pour l’inconnu.
Au-delà de son concept, Encryptid revendique un véritable retour aux origines techniques. Le titre est pensé comme un véritable jeu Game Boy, jouable aussi bien sur du matériel d’époque que sur des systèmes modernes capables d’émuler la machine. Une approche qui va bien au-delà du simple filtre nostalgique, et qui assume pleinement les contraintes matérielles de l’époque : résolution minuscule, audio rudimentaire et interface minimaliste.
Cette fidélité technique participe directement à l’ambiance horrifique du jeu. Là où de nombreux titres d’horreur misent sur la surcharge visuelle ou sonore, Encryptid fait le pari inverse, en s’appuyant sur l’imagination du joueur, les artefacts numériques et le malaise généré par des images imparfaites. Un parti pris qui évoque autant les légendes urbaines liées aux premières générations de jeux vidéo que certaines expérimentations horrifiques contemporaines.
Avec Encryptid, Autumn Knight poursuit son exploration de formes narratives atypiques, à la frontière entre jeu vidéo, cinéma interactif et objet expérimental. Reste à voir si cette proposition radicale parviendra à transformer sa curiosité technique en véritable expérience ludique, mais une chose est sûre : difficile de faire plus authentique dans l’hommage à l’ère Game Boy.
Le jeu est attendu en 2026, sans date plus précise pour le moment. Un teaser est d’ores et déjà disponible, donnant un premier aperçu de cette étrange chasse aux monstres à la sauce FMV rétro.