Preview

Whiskerwood – Nos petites moustaches ont conquis nos cœurs

Minakata Dynamics signe avec Whiskerwood un city-builder atypique et diablement attachant. Une démo riche en promesses, pleine d’humour, d’idées neuves et d’un charme dont on ne ressort pas indemne.

Une colonie de souris sous la patte des chats

Le concept intrigue dès les premières minutes : on ne gère pas ici des humains, ni même des villageois classiques, mais une colonie de souris tentant de prospérer sous la domination féline. Ces “cat overlords” imposent taxes et tributs, que nos moustaches doivent payer avec leurs propres ressources, tout en essayant de bâtir une société stable et autonome.

Cette relation asymétrique, à la fois comique et cruelle, donne à Whiskerwood un ton singulier. L’univers, tout en douceur visuelle, cache une mécanique sociale subtile : faut-il plaire aux chats pour survivre, ou s’émanciper progressivement ? Même dans la démo, cette tension transparaît déjà à travers le système d’approbation, véritable colonne vertébrale du jeu.

Capture d’écran (84).png

Une boucle de gameplay ingénieuse

Dès le débarquement sur la première île, la colonie doit s’organiser : entrepôt, camp de bûcheron, mine et postes de récolte s’enchaînent rapidement. Les moustaches doivent être assignées à chaque tâche, tout en gardant quelques travailleurs libres pour les constructions et les imprévus.

Chaque journée s’articule en deux temps :

La phase diurne, où les moustaches exécutent les ordres donnés.

La phase nocturne, où elles se reposent, se nourrissent et récupèrent.


C’est là qu’intervient la mécanique d’approbation : si les souris dorment dehors faute de logement ou sont surmenées, leur satisfaction baisse. Et moins elles approuvent leur chef, plus les actions disponibles se restreignent au cycle suivant. Ce système, à la fois simple et redoutable, crée une vraie dynamique de gestion : impossible d’enchaîner les journées à la chaîne sans penser au bien-être collectif.


Il est possible, en cas de besoin, de forcer certaines moustaches à faire des heures supplémentaires. Mais le prix à payer est immédiat : une chute d’approbation qui peut vite plomber l’ambiance. Résultat : on apprend à doser, à anticiper, à ménager sa colonie comme un chef d’orchestre bienveillant.

L’équilibre fragile du quotidien

La démo de Whiskerwood révèle déjà un vrai sens du rythme. En une dizaine d’heures potentielles, on découvre un panel solide de bâtiments — tailleur de pierre, camp de mine, atelier de costumes, café, feu de camp pour l’hiver… — et une chaîne de production cohérente qui pousse à optimiser l’espace et les flux.


Mais tout n’est pas rose : la gestion des fins de journée reste parfois déroutante. Sur une colonie d’une vingtaine de souris, il n’est pas rare d’en voir cinq à huit dormir dehors sans raison apparente, ce qui fait plonger l’approbation et bloque plusieurs cycles d’évolution. Un détail à corriger avant la sortie, tant il impacte l’expérience sur la durée.


Autre petit écueil : la sélection des zones d’exploitation minière manque encore de précision. Dans les niveaux inférieurs du relief, cliquer sur la bonne case relève parfois de la chasse au pixel. Rien de dramatique, mais ce genre de microfriction brise un peu la fluidité d’un système par ailleurs très bien pensé.

La mécanique de taxation, en revanche, est parfaitement intégrée. Les chats débarquent régulièrement pour réclamer leur dû. Si la réserve de ressources est insuffisante, on peut négocier, payer moins… ou au contraire plus, pour soigner les relations avec la perceptrice féline. Ces choix politiques influenceront sans doute profondément la progression dans la version finale.

Interface, rythme et accessibilité

Côté interface, Whiskerwood se montre plutôt clair. Les menus sont bien hiérarchisés, les ressources faciles à suivre, même si certaines fenêtres s’affichent encore de manière un peu maladroite ou manquent d’alerteurs visuels. Une option d’accessibilité ou de surbrillance des priorités serait la bienvenue.


Le rythme d’apprentissage est quant à lui très bien calibré : chaque construction débloque de nouveaux besoins, sans jamais submerger le joueur. Les mécaniques de cycle jour/nuit sont limpides à condition de prendre le temps de lire les infobulles — un bon signe pour un city-builder aussi dense.

Capture d’écran (94).png

Un charme fou malgré sa modestie

Visuellement, Whiskerwood n’a rien d’un monstre technique. Son esthétique minimaliste, pastel et mignonne, sert pourtant à merveille son propos. Le monde des moustaches respire la vie et la chaleur, et la direction artistique parvient à donner à chaque structure un petit cachet artisanal.


Les animations, déjà nombreuses, ajoutent une vraie dose d’âme : on surprend parfois une moustache rampante se traîner jusqu’à son poste malgré la maladie, dans un mélange de tendresse et d’ironie grinçante.


La musique, légère et instrumentale, évoque les sonorités médiévales : flûtes, percussions douces, rythmes feutrés. L’ensemble crée une ambiance apaisante, presque contemplative, qui rend les longues sessions de gestion particulièrement agréables. Et surtout, tout tourne sans le moindre accroc — même sur des configurations modestes.

Un potentiel évident

Après quatre heures de jeu, Whiskerwood donne déjà l’impression d’un titre pensé avec soin, original sans chercher la complexité gratuite. Sa grande force réside dans cette boucle de gestion à la fois bienveillante et exigeante, où chaque décision pèse sur la survie collective.


La démo tease une foule de bâtiments et de fonctionnalités encore verrouillées, preuve que le contenu final sera conséquent. On pressent des mécaniques de commerce maritime, d’exploration, voire d’expansion territoriale — de quoi transformer cette aventure de petites souris en véritable saga économique.

Capture d’écran (60).png

Verdict provisoire

Minakata Dynamics est un studio indépendant canadien fondé par d’anciens développeurs issus de la scène PC et mobile. Passionné par les mondes vivants et les mécaniques de gestion, le studio signe ici son projet le plus ambitieux à ce jour.

Édité par Hooded Horse, Whiskerwood est attendu sur PC (Steam) en Early Access le 6 novembre 2025.

Whiskerwood

Whiskerwood

👨‍💻 Développeur Minakata Dynamics
🏢 Éditeur Hooded Horse
📅 Sortie Sortie dans 31 jour(s)
🎮 Plateforme gog
🏷️ Genre Stratégie
🔞 PEGI 7+

Établissez un habitat pour vos souris travailleuses sous le joug griffu des maîtres-chats, dans ce city builder où vous trouverez simulations et chaînes de production complexes, et la rivalité an...